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Vélo et cancer, des bénéfices pendant et après les traitements

Vélo et cancer, des bénéfices pendant et après les traitements

17 octobre 2023

Pratiquer une activité physique pendant et après un traitement contre le cancer est bénéfique pour la santé physique et mentale. De la réduction du risque de rechute à la gestion de la fatigue et de la dépression, découvrez comment le vélo joue un rôle crucial dans la guérison et la rémission.

Comme chacun sait, la pratique du vélo est essentielle au maintien d’une bonne santé. Pédaler entretient le corps, améliore le système cardio-respiratoire (cœur et poumons), contribue à maintenir la masse et le tonus musculaires, la souplesse, augmente la résistance à l’effort. Avoir une bonne condition physique générale n’est pas seulement bénéfique pour être en forme au quotidien, elle reste également essentielle dans la prévention et la lutte contre le cancer. L’exercice régulier stimule la production de cellules immunitaires, optimisant ainsi la capacité du corps à détecter et à combattre les cellules anormales. C’est scientifiquement prouvé !  Vélotaferréduirait de 45% le risque de cancer et de 46% celui des maladies cardiaques par rapport à un mode de transport passif, selon des chercheurs anglais de l’université de Glasgow. Si les bénéfices sont aujourd’hui reconnus en prévention primaire, de plus en plus d’études montrent son intérêt en prévention secondaire et tertiaire, c’est-à-dire pour les personnes atteintes de cancer. L’exercice physique diminuerait d’environ 50 % le risque de rechute pour ceux qui ont un cancer, et de 20 à 30 % celui de le développer, ainsi que les risques de mortalité prématurée.

Un précieux partenaire pendant le traitement

Comme le rappel l’Institut National du Cancer, l’activité physique adaptée dès le début du parcours de soins visent à :

  • Prévenir ou corriger un déconditionnement physique, tel que :
    • La perte de masse musculaire. Or, le pédalage sollicite les muscles, aidant à prévenir l’atrophie musculaire souvent liée au cancer et à ses traitements. La sarcopénie peut augmenter la toxicité des chimiothérapies.
    • L’altération des capacités cardio-vasculaires. Sur le vélo, le cœur et les poumons travaillent en tandem, renforçant le système cardio-respiratoire.
    • La prise de poids. Pédaler contribue à maintenir un poids sain, ce qui est essentiel pour le rétablissement. Le surpoids et l’obésité sont des facteurs de risque connus pour certains cancers, qui peuvent accroître également le risque de récidive. L’insuline, l’IGF-1, la leptine et l’adiponectine (sécrétées par les cellules graisseuses) interviennent dans la croissance tumorale.
  • Stimuler le système immunitaire. Au fil des sorties, l’immunité (macrophages et lymphocytes) devient plus réactive et moins vulnérable aux attaques pathogènes, favorisant les défenses naturelles contre les cellules cancéreuses.
  • Repousser l’asthénie. Contrairement aux idées reçues, le vélo n’ajoute pas de la fatigue à la fatigue. Bien au contraire ! La sécrétion de cortisol circulant, d’adrénaline et d’endorphine, augmente. Vient alors la sensation de bien-être.
  • Améliorer la tolérance des traitements et à diminuer leurs effets à moyen et long terme.
  • Allonger l’espérance de vie et une réduction du risque de récidive.
  • Garder ou retrouver un sommeil réparateur et de qualité. Non seulement vous vous endormez plus vite, mais le sommeil paradoxal est plus court, le sommeil lent profond (SLP) plus long.
  • Réduire le stress. Les séances de vélo offrent un moment de détente, réduisant l’anxiété liée à la maladie.
  • Lutter contre la dépression. Faire du vélo permet de libérer des endorphines, améliorant l’humeur et aidant à garder le moral.

Un allié de choix après le traitement

Une fois les chimiothérapies et autres radiothérapies terminées, le vélo se veut un excellent moyen de reprendre une vie active en douceur. Sport porté, sans impact, le cyclisme est une discipline avec peu de contre-indications. D’autant plus qu’avec une assistance électrique, le VAE permet de redécouvrir des sensations agréables de plaisir, de liberté et de vitalité, sans pour autant s’épuiser. En évitant une intensité trop importante dans le pédalage, il offre la possibilité de moduler et de doser l’effort afin de profiter de ses bienfaits. Un outil idéal face aux changements physiques et/ou psychiques que peut provoquer la maladie. C’est une opportunité pour retrouver un sentiment de normalité.

Non seulement le vélo renforce la confiance en soi, mais à chaque coup de pédale il éloigne les récidives. Selon l’association la CAMI Sport & Cancer, la pratique d’une activité physique adaptée après diagnostic, à long terme, diminue de 43% le risque de récidive d’un cancer du sein (Holmes, 2005), de 49% celui du côlon (Meyerhardt et cool, 2006) et de 57% celui de la prostate (Richman et coll, 2011), ainsi que le risque de décès par cancer.

En luttant contre la fatigue, les douleurs musculaires et articulaires, l’anxiété, la prise de somnifères, la dépression… remonter en selle facilite aussi à un retour à la vie sociale. Rejoindre un groupe de cyclistes ou participer à des événements de cyclisme pour les patients atteints de cancer peut créer un sentiment d’appartenance à une communauté et offrir ainsi un soutien et un réconfort inestimables.

Le vélo se pratique aussi en mode « APA »

Contrairement aux idées reçues, le vélo « adapté » ne s’adresse pas seulement aux personnes atteintes d’un handicap moteur, visuel, audio ou mental. Il concerne aussi les individus touchés par des affections longues durées (ALD), comme le cancer. Aujourd’hui, les fédérations sportives, comme la Fédération Française de Cyclisme (FFC), sont de plus en plus nombreuses à se lancer dans l’offre de pratiques « sport-santé ». Ces programmes doivent répondre aux besoins spécifiques de chaque individu en fonction de sa santé, de son âge, de son niveau de forme, de ses motivations, de ses capacités physiques et de ses limitations fonctionnelles.

Pour rappel, dans le cadre du parcours de soins des patients atteints d’une affection de longue durée, le médecin traitant peut prescrire des activités physiques adaptées (APA) à certains de ses patients. Cette loi de modernisation de la santé de 2016 qui vise principalement à promouvoir le « sport-santé » s’est élargie. Depuis le 2 mars 2022, tout médecin, quelle que soit sa spécialité, peut désormais ordonner de l’APA.

Le « Sport-Santé » vous intéresse ? Posez la question à votre médecin. Rapprochez-vous aussi de l’Agence Régionale de Santé (ARS) de votre région, de la Direction Régionale et Départementale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (DRDJSCS), du comité départemental olympique et sportif (CDOS) local, d’une Maison sport-santé, de fédérations et des clubs qui vous intéressent, ou encore des associations (Siel Bleu, Cami Sport et Cancer, Trans-Forme, Apar Autisme…).

Alors, enfourchez votre vélo et pédalez vers la guérison, la victoire… un coup de pédale à la fois !

Clarisse Nénardclarissenenard.com

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